La question de l’inégalité de traitement des réfugiés ukrainiens en Europe et ses conséquences socio-économiques
Author(s) : Ipek Dogan
Source : https://archive-ouverte.unige.ch/unige:183087
Abstract:
Peut-on parler d’inégalité de traitement des réfugiés ukrainiens en Europe vis-à-vis des réfugiés provenant d’autres pays ? Quelles différences peut-on observer dans les politiques de répartition et d’accueil entre les réfugiés syriens de 2015 et les réfugiés ukrainiens ? Quels critères (origine, religion, culture, etc.) semblent influencer le traitement des réfugiés par les États européens ? Comment les États justifient-ils juridiquement les différences de traitement entre les réfugiés ? Quels impacts les inégalités de traitement ont-elles sur l’intégration des réfugiés dans leurs pays d’accueil (emploi, éducation, logement) ? Peut-on parler d’une protection et mesure temporaire : est-ce vraiment temporaire ? Quelle procédure d’accueil en Europe : un privilège pour les Ukrainiens ? Qu’en est-il des réfugiés d’origine différentes résidant en Ukraine ? Quel mode d’accueil et conséquence pour le pays d’accueil ? Quels sont les droits des réfugiés? Quels seraient les moyens d’harmoniser les politiques migratoires en Europe pour éviter les inégalités de traitement ? Depuis le début de la crise en Ukraine, des différences de traitement ont émergé entre les réfugiés ukrainiens accueillis en Europe et ceux provenant d’autres régions, notamment du Moyen Orient et d’Afrique subsaharienne. Alors que les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire, assortie de procédures simplifiées et d’un accueil prioritaire, les réfugiés d’autres nationalités, même résidant en Ukraine, n’ont pas toujours accédé aux mêmes facilités. Cette situation contraste avec la crise migratoire de 2015, durant laquelle les Syriens, Afghans et Irakiens ont fait face à des politiques de répartition plus complexes et restrictives dans certains pays. Aujourd’hui, les mesures d’accueil spéciales pour les Ukrainiens soulèvent la question du “privilège” d’un traitement préférentiel, reposant en partie sur des considérations géopolitiques et culturelles. L’accueil de réfugiés a des implications significatives pour les pays d’accueil, qui doivent investir dans le logement, la santé, l’éducation et les services sociaux, souvent dans un contexte de ressources limitées. Néanmoins, en vertu du droit international, les réfugiés disposent de droits fondamentaux, notamment en matière de protection et d’accès aux services essentiels.