Attitudes suisses vis-à-vis de l’immigration italienne après 1945
Author(s) : Marc Perrenoud
Source : http://doi.org/10.5169/seals-386380
Abstract:
La perception des phénomènes migratoires pose souvent le problème de la mémoire sociale: en effet, le souvenir des difficultés économiques est maintes fois évoqué pour restreindre l’immigration. De même, la volonté de préserver une identité nationale, qui serait ancrée dans une longue histoire, incite à limiter le nombre des étrangers. De plus, la mémoire des problèmes posés par les vagues migratoires précédentes soulève aussi des questions: les uns occultent certains épisodes pour souligner les difficultés actuelles; d’autres évoquent les expériences passées pour justifier ou critiquer les attitudes contemporaines. Tout cela montre l’importance et la difficulté des recherches historiques qui sont confrontées à la fois aux problèmes du passé et aux interrogations du présent. Dans cette perspective, la question des Italiens en Suisse après 1945 mérite d’être examinée. Certes des études sociologiques et juridiques y ont déjà été consacrées. Toutefois, elles ont commencé à paraître surtout dès les années 1960, soit au moment de l’apparition des «initiatives xénophobes». Il semble important de comprendre les racines de ces mouvements qui se révèlent sur la scène politique à l’occasion de la ratification de l’accord
italo-suisse de 1964. La période antérieure qui est marquée par une forte augmentation du nombre des Italiens en Suisse peut être étudiée sur la base des archives désormais ouvertes.