Les réponses suisses au phénomène migratoire

Author(s) : Jean-Michel Bonvin

Source : https://www.jstor.org/stable/27889489

Abstract:

“La politique migratoire suisse se définit essentiellement en fonction des besoins en main-d’œuvre de l’économie. Ceux-ci sont satisfaits par le recours à des étrangers en provenance de zones traditionnelles de recrutement (surtout l’Italie, l’Espagne et le Portugal). Pour les ressortissants d’autres pays, la seule possibilité d’immigration légale consiste dans le dépôt d’une demande d’asile politique. Afin de prévenir un afflux excessif de population étrangère par le biais de l’asile, les concepts de « surpopulation étrangère » et de « différences culturelles trop marquées », dont la signification est pour le moins floue, sont invoqués pour fonder le déboutement des requérants ne répondant pas strictement aux critères de l’asile. En cas de crise économique, la réduction des besoins en main-d’œuvre et la reconnaissance de la légitimité de concepts aux résonances xénophobes se conjuguent pour prévenir tout élan humanitaire et renforcer la fermeture des frontières.”

“Swiss migration policy is determined primarily by the manpower needs of the country. Immigrants coming from traditional territories of recruitment (mainly Italy, Spain and Portugal) satisfy these needs. Beside this immigration possibility depending on economic expectations, there is another opening, very narrow, for the political refugees. In order to guarantee the narrowness of this opening, Swiss authorities do not question the legitimacy of concepts such as « foreign overpopulation » or « excessive cultural differences », the meaning of which is, to say the least, very unclear. In case of economic crisis, the reduction of manpower needs combines with the xenophobe pressure to prevent any generous impetus and reinforce the tendency to close the fronteers. In Switzerland the migration policy is elaborated without taking account of the immigrants’ situation.”

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