L’impact du vécu des réfugiés sur leur apprentissage de la langue d’accueil
Author(s) : Jean-Claude Métraux
Source : http://babylonia.ch/fileadmin/user_upload/documents/2017-1/Metraux.pdf
“En Suisse, comme dans la plupart des pays européens, l’apprentissage de la langue du pays d’accueil (français, allemand ou italien) constitue un critère décisif pour l’obtention par les migrants d’un permis
de séjour stable. Il s’agit entre autres d’une des exigences, dites d’ «intégration», pour qu’un permis F (admission provisoire des requérants d’asile n’ayant pas obtenu un statut de réfugié mais ne pouvant être renvoyé dans leur contrée d’origine) puisse être transformé en permis B (autorisation de séjour) ou C (autorisation d’établissement). En parallèle, dès les premières semaines de leur présence dans notre pays, les requérants d’asile sont inscrits à des cours de langue auxquels ils doivent assister, sous peine même parfois de subir des sanctions. De telles mesures semblent aller de soi pour le grand public, y compris politiciens et journalistes. Cependant elles négligent la prise en compte des conditions psychiques requises par l’apprentissage d’une langue, dont ne disposent pas les personnes immergées dans un état de survie et ayant vécu des expériences traumatiques au long cours, soit la majorité des migrants.“