Qui peut rester et qui doit partir ? Les frontières au prisme des usages sociaux du droit d’asile en Suisse
Author(s) : Jonathan Miaz
Source : http://trajectoires.revues.org/2398
Abstract:
À partir du cas de la Suisse, l’auteur montre comment les frontières sont produites par les usages du droit, en interaction entre l’administration et les associations de défense juridique des migrant.e.s. En déterminant qui peut rester et qui doit partir, l’administration produit les frontières en se référant à des normes juridiques et à des considérations politiques, morales et liées à la « gestion des flux » de migrant.e.s. La défense juridique joue quant à elle un rôle ambivalent : d’une part, en configurant un accès au(x) droit(s) et en obtenant parfois des avancées jurisprudentielles, elle participe à la redéfinition, par la marge, des frontières ; d’autre part, en étant contrainte à sélectionner les cas à défendre, elle participe aussi à leur renforcement. En définitive, le processus de judiciarisation, via l’importante jurisprudence qui en résulte, contribue tant à la (re)production des frontières à travers des arrêts qui confirment, voire durcissent, la position des autorités, qu’à leur redéfinition à travers des arrêts en faveur des requérant.e.s d’asile.
Am Fall der Schweiz zeigt der Autor, wie immaterielle Grenzen durch die Rechtspraxis von Verwaltung und Rechtsberatungsstellen für Asylsuchende hergestellt werden. Die Verwaltung produziert Grenzen, indem die Beamten entscheiden, wer bleiben darf und wer das Land verlassen muss und sich dabei auf Rechtsnormen sowie auf politische, moralische Betrachtungen und Erwägungen des Migrationsmanagements beziehen. Die Rechtsberatungsstellen für Asylsuchende spielen eine ambivalente Rolle. Einerseits tragen sie am Rand zu einer Neufestlegung der Grenzen bei, indem sie einen Zugang zum bzw. zu Recht(en) und Fortschritte in der Rechtsprechung ermöglichen. Andererseits sind sie zu einer Auswahl der Fälle, die sie verteidigen, gezwungen und fördern dadurch eine Verstärkung der Grenzen. Über Entscheide, welche die Politik der Behörden bestätigen oder sogar verschärfen, trägt die Verrechtlichung zum einen zur (Re)Produktion der Grenzen bei. Zum anderen führt sie durch eine Rechtsprechung zugunsten von Asylbewerbern zu einer Neufestlegung der Grenzen.