How Muslims experience and report discrimination. A multi-method approach
Author(s) : Anaïd Lindemann
Source : https://serval.unil.ch/notice/serval:BIB_909802FE90FC
“In Switzerland, the public display of discrimination on the basis of a person’s religious affiliation has been prohibited by the Criminal Code since 1994. Yet, three out of ten Muslims report having experienced discrimination in the previous year, a proportion close to that of other European countries. This gap between a creed of equality and the widespread experience of discrimination on the part of a minority group is a challenge for Western Europe, marked as it is by growing religious and ethnic diversity. This PhD thesis is a sociological inquiry into the extent and nature of discrimination against Muslims on a national scale, and will answer the following questions: Are Muslims disadvantaged on the labour market in Switzerland, and, if so, can this be attributed to ethno–religious discrimination? To what extent do Muslims perceive discrimination? What kind of
discrimination do Muslim women who wear the hijab face, and why? Finally, once they have perceived discrimination, to what extent do Muslims report it compared to another religious minority, and what might explain any possible differences between the two minority groups? Mobilizing different theoretical frameworks (mainly the theories of attribution, human capital, intersectionality, and choice–environment), and drawing on various datasets (population surveys and censuses, a corpus of
qualitative interviews, records of self–reports, legal records), our study has produced results that may be useful both academically and in practical terms. These results not only contribute to the existing literature on discrimination, but can also inform policies that aim to reduce anti–Muslim discrimination in Switzerland in particular, and to address discrimination against ethno–religious minorities in general.““En Suisse, toute discrimination publique sur la base de l’appartenance religieuse est formellement interdite par le code pénal depuis 1994. Pourtant, trois musulman·e·s sur dix estiment avoir été victime de discrimination durant l’année écoulée, une proportion similaire à celle d’autres pays européens. Cet écart entre un principe d’égalité et une expérience répandue de la discrimination de la part d’un groupe minoritaire est un défi pour l’Europe occidentale, marquée comme elle l’est par une diversité religieuse et ethnique croissante. Cette thèse de doctorat est une enquête sociologique sur l’étendue et la nature de la discrimination à l’encontre des musulman·e·s à l’échelle nationale, et répond aux questions suivantes : Les personnes musulmanes sont–elles désavantagées sur le marché du travail en Suisse et, si tel est le cas, ce désavantage peut–il être attribué à une discrimination ethno–religieuse ? Dans quelle mesure les musulman·e·s perçoivent–ils/elles la discrimination ? Quel type de
discrimination les femmes musulmanes qui portent le hijab subissent–elles, et pourquoi ? Enfin, lorsque la discrimination est perçue, dans quelle mesure les personnes musulmanes la signalent–elles par rapport à une autre minorité religieuse, et comment expliquer d’éventuelles différences entre les deux groupes minoritaires ? Mobilisant différents cadres théoriques (principalement les théories de l’attribution, du capital humain, de l’intersectionnalité et du choice–environment) et s’appuyant sur divers jeux de données (enquêtes et recensements de population, corpus d’entretiens qualitatifs, recueil de cas auto–déclarés, recueil de cas juridiques), nos études fournissent des résultats qui peuvent être utiles tant sur le plan académique que sur le plan pratique. Nos résultats contribuent non seulement à la littérature existante sur la discrimination, mais ils peuvent également informer les politiques de lutte contre la discrimination, envers les musulman·e·s ou plus généralement envers les minorités ethno–religieuses.”