La Suisse romande au prisme du vécu et des représentations des immigrés italiens – Une approche par l’écriture (im)migrante
Author(s) : Angela Alaimo, Mauricette Fournier, Marina Marengo
Source : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01382047/document
Abstract:
En raison de la proximité géographique, la Suisse en général, la Romandie en particulier, ont constitué depuis longtemps des espaces attractifs pour les Italiens. Les migrations «alpines», enprovenance du nord-ouest de l’Italie (Val d’Aoste, Piémont, Lombardie), ainsi que celles d’intellectuels dans les universités romandes, font partie de l’histoire de la Confédération. Sur ces premiers mouvements depopulation se sont greffées, à partir de l’après-guerre, plusieurs vagues migratoires provenant d’autres régions italiennes, dont le Mezzogiorno. À des mobilités deproximité et/ou «d’élite» s’est donc ajoutée une migration de masse, le plus souvent définie comme économique. Ces divers mouvements migratoires font que la communauté italienne en Suisse est aujourd’hui composée d’individus aux origines régionales, socioprofessionnelles et culturelles très disparates. Mais ces spécificités ont été le plus souvent «gommées» par une mémoire sélective qui ne retient que la migration économique des années 1960 et 1970. Dans cet article, nous nous proposons d’observer l’accueil des migrants en Suisse à partir du point de vue de l’une des plus anciennes communautés étrangères de la Confédération. Le corpussera ici principalement constitué par les récits autobiographiques (publiés) de deux immigrées italiennes: la première, Carla Belotti, originaire des montagnes de la province de Bergame, est une émigrée de l’immédiat après-guerre, tandis que la seconde, Marie-Rose De Donno, est arrivée des Pouilles dans les années 1960.